Exprimer une réaction émotionnelle – qu’il s’agisse de colère, de tristesse ou de joie – est une compétence acquise dès le plus jeune âge. Submergés par la fatigue, les exigences de l’enfant, le travail, les finances et d’autres problèmes, les parents peuvent interpréter le comportement de leur enfant comme une provocation délibérée, une méchanceté ou une manipulation. Dans de telles situations, les adultes peuvent recourir à des châtiments corporels, le plus souvent par manque d’alternatives connues.
Les châtiments corporels ne sont jamais justifiés : ils sont extrêmement nocifs pour l’enfant et sont passibles de sanctions légales. Les résultats obtenus par la punition physique ne surpassent jamais ceux obtenus par le dialogue ou la patience. Bien que la communication exige des efforts et de l’autocontrôle, elle permet à l’enfant de mieux gérer les situations difficiles et ses émotions sur le long terme.
Le châtiment corporel, c’est-à-dire frapper un enfant dans un but disciplinaire ne cause pas seulement des blessures physiques, mais empêche également l’apprentissage de l’autorégulation, diminue l’estime de soi et la confiance, et peut entraîner une perte de confiance envers les parents. Cela peut amener l’enfant à ne pas se confier dans des situations critiques par peur des représailles (par exemple, s’il allume accidentellement la cuisinière et ne parvient pas à l’éteindre). De plus, cela peut engendrer divers problèmes émotionnels et comportementaux.
Lorsque vous vous trouvez dans une situation où il semble que votre enfant fait quelque chose intentionnellement, par défi ou par méchanceté, essayez de vous poser les questions suivantes :
- Comment réagissez-vous ? Étiez-vous absorbé par d’autres tâches avant cet incident? Votre enfant cherche-t-il simplement à attirer votre attention?
- À quel point êtes-vous en colère dans cette situation ? Pourquoi êtes-vous en colère? Que ressentez-vous? Contre qui êtes-vous vraiment en colère : votre enfant, vous-même ou quelqu’un d’autre ?
- Ressentez-vous le regard des autres? Avez-vous honte du comportement de votre enfant ? Cherchez-vous inconsciemment à vous punir vous-même?
- À quel point est-ce difficile pour votre enfant ? Comment réagissez-vous lorsque vous êtes extrêmement en colère, fatigué, lorsque rien ne va comme vous le souhaitez et lorsque vous n’êtes pas respecté? Attendez-vous plus de votre enfant que de vous-même?
Que faire au lieu de frapper votre enfant ?
- Lorsque vous sentez que vous êtes sur le point de perdre le contrôle, arrêtez-vous.
- Comptez jusqu'à 10, éloignez-vous brièvement de la situation pour vous calmer, mais ne laissez pas votre enfant seul trop longtemps.
- Analysez la situation, essayez de comprendre pourquoi elle vous frustre autant et pourquoi vous pensez ne pas avoir d’autre solution.
- Dites à votre enfant que vous êtes là pour lui, que vous l’aimez, peu importe ce qu’il ressent, et que vous comprenez que c’est difficile pour lui. De cette façon, vous réduirez également votre colère. Répétez à votre enfant que vous ne l’abandonnerez pas, quel que soit son comportement. C’est souvent ainsi que les enfants testent les limites et contrôlent leur propre peur de l’abandon.
- Dites-vous qu’il est normal de se sentir dépassé, si c’est ce que vous ressentez. Si vous avez du mal à vous contrôler, imaginez combien cela peut être difficile pour votre enfant.
- Enfin, cherchez de l’aide professionnelle. Le châtiment corporel peut engendrer un sentiment de honte lié à la perte de contrôle, empêchant les adultes de demander de l’aide. Les professionnels sont là pour vous écouter et vous aider sans jugement, si vous êtes prêt à travailler sur vous-même. Cela bénéficiera à la fois à vous et à votre enfant.
- Les ateliers « Grandir ensemble » pour les parents sont un exemple de soutien professionnel, mais aussi d'échange entre parents, organisés par les maternelles et les centres familiaux à travers la Croatie. Si votre enfant fréquente une école maternelle en Croatie, renseignez-vous pour savoir si ces ateliers y sont proposés et comment y participer.
- Rappelez-vous : le châtiment corporel est toujours un problème que l’adulte doit résoudre, un comportement que l’adulte doit changer et sur lequel seul l’adulte peut agir.
Extrait de la brochure Une enfance en sécurité (Sigurno djetinjstvo), UNICEF 2020.




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